Un tour à Tours

Publié: octobre 31, 2010 dans Insertion/missions locales

Succès.

Même si un train qui arrive  l’heure n’est pas une information, il faut reconnaître que cette 1ère rencontre des missions locales organisée par l’UNML a été un vrai et bô succès… et pas uniquement par sa fréquentation visible avec un grand amphithéâtre qui n’a pas désempli au fur et à mesure du déroulé du programme. Dommage que l’organisation n’ait pas prévu un questionnaire d’évaluation : elle aurait certainement été flattée des résultats… Bien entendu, on reviendra sur les moments forts de cette manifestation, que le CNML a cru devoir – à tort – bouder, ce que le président, Jean-Patrick Gille, a su dire à demi-mots et tout en finesse.

Humour.

Le nouveau président de l’UNML est en effet un rhétoricien qui manie avec doigté l’humour, l’allusion et l’omission signifiante (ne pas citer pour faire remarquer). Chacun s’accorde sur ce point comme, par exemple, la CGT qui écrit dans un compte-rendu d’une rencontre entre le président de l’UNML et les partenaires sociaux « la rencontre fut cordiale, Jean Patrick Gille manie beaucoup l’humour. » (7 octobre 2010). Ce président n’est pas qu’habité par Pierre Dac et dit les choses (1), ce fût particulièrement le cas à la DGEFP, trouve des expressions heureuses telles que « les missions locales, c’est le réseau de ceux qui n’ont pas de réseau » (on peut tirer la ficelle du capital social) et mobilise non en séparant mais en reliant : ainsi, par exemple, cette invitation à ce qu’une autre rencontre UNML soit organisée synchroniquement avec les journées professionnelles de l’ANDML… On est bien loin des dissensions malheureuses du 6 octobre 2009 où l’UNML adressait aux présidents de missions locales un courrier dans lequel on pouvait lire, entre autres, « La position de l’ANDML qui se présente désormais comme « l’un des représentants du réseau » ne paraît plus acceptable en ce qu’elle met en danger le réseau. » Tant mieux. Resserrer plutôt que séparer ; une pensée de la complexité et de la « reliance », pour reprendre Edgar Morin, plutôt qu’une pensée disjonctive.

Force de la faiblesse.

Les témoignages de jeunes – sept face à cet immense amphithéâtre… ce n’est pas rien -, furent un temps – insuffisant qualificatif – fort, en particulier avec le récit par une jeune fille africaine de sa galère, pour ne pas dire de son aspiration dans une spirale dramatique, depuis une pathologie la menaçant de perdre la vue jusqu’à l’errance sans domicile en France, le côtoiement d’individus moins amicaux que concupiscents, une situation actuelle hors-la-loi de sans papier…  Un récit fort de la faiblesse de cette jeune fille ; ; l’illustration aussi du déséquilibre entre le Sud et le Nord, de l’inhumanité des contraintes administratives (délai de dix ans avant d’obtenir un autre visa… largement plus que le temps nécessaire pour devenir aveugle). Le raisonnement parallélépipédique de certains, qui voudraient faire entrer des individus humains donc patatoïdes dans des cases strictement économiques, paraissait bien dérisoire, incongru.

Une place.

Autre temps fort et chargé d’émotion, cette vidéo de Bertrand Schwartz : assis et légèrement penché, il appelait avec une force et une vigueur inversement proportionnelles à sa fatigue à se lever pour que cette « place » annoncée dans la Charte de 1990  soit effective.  Espérons que, pour les piou-pious non présents, la vidéo sera visible sur le site de l’UNML. Espérons également que le thème de la « place » revienne au premier rang car force est de constater qu’il s’agirait plus aujourd’hui d’accompagner ad vitam… ce qui n’est pas la moindre des contradictions lorsqu’on ambitionne l’autonomie. L’accompagnement est et n’est qu’une modalité ; il ne doit pas occuper tout l’espace de discours jusqu’à faire disparaître la finalité : cette place. « En effet, si, à elle seule, la notion semble fortement lestée d’humanité, il ne faut pas oublier ce qui a été souligné plus haut : elle fait aujourd’hui système, dans les politiques publiques, avec celles de « projet », de « parcours », de « contrat », dont ont été pointées par ailleurs les affinités avec une conception libérale des rapports sociaux. {…} Cette notion d’accompagnement, qui à son origine, au moins dans l’esprit des pionniers qui l’ont défendue, se voulait émancipatrice {…} serait-elle progressivement changée en instrument de protection… de l’ordre social existant ? » (2)

Combinaisons.

Reconnaissons-le à leur décharge, pas facile quelques heures plus tard pour des intervenants qui, à une table ronde, tenaient un discours techno-désincarné de « la performance collective » autour d’un Hervé Sérieyx, toujours égal à lui-même (bons mots et métaphores), d’ailleurs moins animateur de cette table-ronde que la faisant tourner précoperniciennement autour de lui, avec toutefois, m’a-t-il semblé, de la vraie émotion. De la bonne humeur aussi quand, exprimant publiquement sa proximité avec le maître des cérémonies, on l’entendit l’interpeller « Patrick… non, Gilles… non Jean Patrick… » Restaient possibles les combinaisons « Patrick-Jean », « Gilles-Jean », « Jean-Gilles », etc. C’est pourtant simple : pour être président de l’UNML, il vaut mieux avoir un prénom composé comme Jean-Raymond ou Jean-Patrick… En tout cas depuis 2004.

Ouvrier de la première et de la onzième heure.

Notons l’annonce par le président de la création d’un institut de formation et aussi de R&D pour lequel, d’ailleurs, Sérieyx a joué les Séraphin Lampion, le pied, la tête et les épaules dans l’encoignure de la porte. Il a certainement beaucoup à apporter : on se souviendra qu’avec Isabelle Orgogozo il avait commis il y a bien longtemps un ouvrage intelligent sur la qualité (3) également intelligente… et que le réseau serait bien inspiré de concevoir son propre référentiel qualité plutôt que d’en abandonner la définition à la technostructure. Le choix de l’autonomie contre la contrainte de l’hétéronomie. Y’a pas photo.

Contacté pour cet institut, Francois Dubet – auteur de La galère, jeunes en survie (1987, Fayard) – serait de l’affaire et même, paraît-il, enthousiaste. Tant mieux ! C’est la démonstration que les missions locales sont désormais attractives et représentent un enjeu symbolique suffisamment fort (4)… en tout cas plus que lorsque Dubet, préfaçant L’insertion professionnelle des publics précaires de Denis Castra (2003, PUF), écrivait « l’efficacité propre des dispositifs d’insertion apparaît faible ou nulle » (p. 13) ou « Le problème est donc de savoir si l’insertion rapproche ses publics de l’emploi, ce qui est loin d’être établi. » (p. 14) et, ouvrant la voie que Castra empruntera avec sa violente critique des structures et acteurs de l’insertion (norme d’internalité et – sic – « handicapologie »), soupçonnait une « conception qui pose un malade à la place de l’acteur social. » (p. 14). A l’époque, avec un président de mission locale – Gino Mousseau – et une directrice d’une autre mission locale – Anne Fayolle -, nous avions répondu dans la revue Partage de septembre 2003, « Deux ou trois choses au sujet de l’Insertion professionnelle des publics précaires et, de façon plus générale, de la critique radicale des structures d’insertion dont, particulièrement, les missions locales ». On peut retrouver cet article en annexe du tome 2 des Bricoleurs de l’indicible (pp. 333-345).

La jeunesse : le retour.

Le gouvernement doit dare-dare mettre en place quelque chose pour se rabibocher du divorce avec la jeunesse française. Donc on va avoir un grand débat sur la jeunesse en France. Un « Grenelle » de plus. Bien sûr, l’UNML se positionne, il n’y a pire tactique que celle de la chaise vide. Plusieurs fois ici, j’ai cité Bertrand Schwartz qui, dans l’introduction et la dernière phrase de Moderniser sans exclure (5), écrivait : « Mon propos sera donc également politique. Parce que traiter de la formation, de l’insertion, de l’emploi, de l’organisation du travail, et préconiser des actions en la matière, n’est ni anodin, ni neutre. Toute innovation sociale est politique. Défendant des valeurs humaines et sociales, je préconiserai, aussi, une certaine politique. » (p. 9) et « … je suis, je l’avoue, de plus en plus révolté à la vue de tant d’existences qui se consument. Je ne me résigne pas à la résignation collective. D’où mon utopie ; mais est-ce une utopie ? Certainement, mais quel beau rêve ! Un rêve socialiste, je crois. » (p. 247). C’était en 1997. Depuis, les raisons de la colère n’ont fait que s’enfler et chacun appréciera à sa façon cette soudaine re-re-redécouverte du « problème jeunes », une jeunesse « sacrifiée », « abandonnée », « perdue » suivant l’inspiration de celles et ceux qui sont touchés par la grâce de la conscience aussi soudainement que, un jour de Pentecôte, les apôtres virent fondre sur eux les langues de feu qui les rendirent polyglottes, version un peu datée quoique spirituelle de la méthode Assimil. Il est des « vérités-foudre », pour reprendre l’expression de Michel Foucault, dont on se demanderait bien pourquoi elles n’ont pas été, depuis bien longtemps, des vérités-conscience… si l’on ne percevait les horloges électorales qui commencent à résonner. Cette utopie dont parle Schwartz, sorte de contre-poison à la résignation, me fait penser à ces mots du grand auteur uruguayen Eduardo Galeano : « Elle est à l’horizon. Je me rapproche de deux pas, elle s’éloigne de deux pas. Je chemine de dix pas et l’horizon s’enfuit dix pas plus loin. Pour autant que je chemine, jamais je ne l’atteindrai. A quoi sert l’utopie ? Elle sert à cela : cheminer. » (6)

Donc, il va falloir porter la parole des petits (jeunes) aux grands (gouvernement) et non l’inverse. Et faire de telle sorte que la lucidité, l’émotion, la conscience et l’éthique qu’ont stimulées ces journées ne se dégonflent pas. Eviter la catharsis, d’avoir été bien quelque instant pour replonger dans la dispersion.

Bazooka.

Ah oui, Martin Hirsch était de la partie et, contrairement aux us communes des grands de ce monde, n’est pas resté que le temps de sa table ronde : présent et attentif toute l’après-midi, il dîna même avec nous et, d’ailleurs, est reparti avec un panier tressé rempli de vanille de La Réunion et du projet associatif de structure que Fred, responsable de secteur de la mission locale Sud et grand promoteur du « Sud sauvage », n’avait évidemment pas oublié dans ses bagages. Aveu : « Au début du Grenelle de l’insertion, je me disais « On va enfin tordre le coup aux missions locales ». » (sic). Virage à 180° : un soutien fort et manifestement sincère d’Hirsch. Avertissement : concernant le rétrécissement des financements publics, nous n’en sommes qu’au début, « demain, ça sera au bazooka… » (re-sic).  Recommandation : concernant les expérimentations, s’organiser pour construire un argumentaire robuste, capitaliser, relier, « transversaliser »… La dynamique de R&D a du pain sur la planche. Ne pas trop tarder.

Sociologues.

De la première table ronde, le jeudi après-midi, on s’attendait à mieux sur le thème de l’autonomie. Par exemple, en disant qu’entre 1982 et aujourd’hui, une différence de taille est que l’insertion concernait il y a presque trente ans les 200 000 jeunes sortants du système de formation initiale sans diplôme ni qualification alors que désormais, exception faite de quelque cancre en fac de droit susceptible de prendre une présidence d’EPAD, c’est toute une génération, master 2 inclus, qui est confrontée à la question d’une insertion incertaine. D’où une question : insertion et socialisation secondaire sont-elles synonymiques ? Autre perspective : si l’approche globale ou holistique est le concept central des missions locales, l’altérité est celui de la pédagogie, donc de la socialisation – insertion. Or, ne pas accéder au monde du travail ou n’y accéder qu’en pointillés, brièvement, ne permet plus aux jeunes de rencontrer les adultes. D’où une socialisation endogène. D’où un déficit d’altérité. Enfin organiser la migration des concepts, de la thermodynamique à l’éducation : tout système qui ne communique pas avec son environnement est condamné à la désorganisation, à l’entropie. Autisme en psychiatrie, trou noir en astrophysique, endogamie et consanguinité en ethnologie… Du binge drinking aux psychotropes, on y est. Lors de l’expression directe des jeunes, l’un d’entre eux – version humoristico-NPA – nous a dit : « Aujourd’hui, le problème n’est pas de savoir ce qui va nous arriver demain mais de savoir quel emmerdement va nous tomber dessus. » On comprend la tentation de la fuite dans les addictions légales (TF1, video games, alcoolisations rapides…) et moins légales.

En conclusion…

Notons pour finir qu’à plusieurs reprises le rapport de l’IGF fût cité, un de ses auteurs étant d’ailleurs présent. Il faudra d’ailleurs, à l’occasion, revenir sur certains points insuffisamment remarqués tels que « la mise en place d’un code de déontologie » (p. 27), la composition du conseil d’administration d’une mission locale – « L’Etat devrait être représenté au conseil d’administration par le DIRECCTE (ou son représentant). Les autres administrations n’y siégeraient pas. En outre, l’Etat ne participerait plus à la prise de décision au sein du conseil d’administration. Il aurait en revanche une voix consultative. » (p. 27) – et l’insistance pour que les missions locales se dotent d’un projet associatif : « Demander à chacune des missions locales d’élaborer un plan stratégique (projet de structure) intégrant l’ensemble de ses contraintes et précisant le projet associatif et les actions prioritaires ainsi que les conséquences organisationnelles et financières. » (p. 27). Il est des moments, probablement un peu vaniteux, où il n’est pas désagréable de constater qu’on n’était pas totalement dans le faux. A fortiori si l’on y ajoute le thème du conseil consultatif jeunes qui, désormais, est porté au plus haut niveau. Enfin.

(1) On peut écouter la question orale au gouvernement de Jean-Patrick Gille sur l’emploi des jeunes, le 19 octobre 2010 sur dailymotion.

(2) Changer le changement: on peut abolir les bureaucraties, 1989, Seuil.

(3) Francie Mégevand, « L’accompagnement, nouveau paradigme de l’intervention publique », (sous la dir.) René Ballain, Dominique Glasman, Roland Raymond, Entre protection et compassion. Des politiques publiques travaillées par la question sociale {1980-2005}, 2005, PUG, pp. 198-199.

(4) Un collègue directeur, feuilletant deux ouvrages que je venais d’acquérir, me faisait remarquer tout à fait judicieusement que pour l’un et l’autre, L’insertion est une relation (2010, Les éditions de l’Atelier/Les éditions Ouvrières) et L’insertion socioprofessionnelle des jeunes, une urgence ? (2008, L’Harmattan), les deux auteurs, Catherine Bernatet et Roland Smolar, mettaient en avant sur la 4ème de couverture leur lien avec les missions locales soit comme consultante, soit comme administrateur. Le temps où personne n’écrivait sur les missions locales, ni s’en réclamait, est révolu.

(5) {1994} 1997, éditions La Découverte.

(6) Las Palabras andantes, Siglo XXI, Madrid, 1993. Plus récemment, Louis Chauvel (que l’on commence à voir beaucoup, avec ses petites lunettes rondes, sur les plateaux de télévision) signait dans L’Humanité du samedi 23 octobre un article, « Les problèmes de la jeunesse sont devant nous et non derrière nous ». Et bien oui, au dépit sans doute de ceux qui imaginent que, le mouvement social s’essoufflant, les jeunes rentreront calmement dans les enceintes scolaires ou universitaires… et que les insiders adultes pourront continuer à insidérer en rond et entre eux. Louis Chauvel reprend sa thèse, fort bien développée dans La peur du déclassement (nombre de fois cité ici – Seuil, 2009, collection « La république des idées »), le déclassement (« L’immense majorité des jeunes doit se contenter de conditions inférieures à celles de la classe ouvrière des années 1970. »). Et, contrairement à ceux qui poussent des cris d’orfraies face au risque d’une contamination politique d’une jeunesse ontologiquement pure, Louis Chauvel espère que « ce mouvement favorise une repolitisation de la jeunesse. » Car, aujourd’hui avec Chauvel comme hier avec Schwartz, bien évidemment que l’insertion, l’emploi, la place des jeunes dans la société sont un sujet politique. Eminemment politique.

Le même quotidien, le même jour, une lettre ouverte d’ATD Quart Monde au premier ministre : « Regardez donc les jeunes comme une chance ! » Des mots assez forts, de la révolte : « apartheid social… une école qui ne cesse de trier et d’humilier les pauvres… la discrimination des pauvres est moralement inacceptable et doit être légalement interdite…» Entre Chauvel qui parle de « classe ouvrière » et « les pauvres » d’ATD Quart Monde, alors que le vocabulaire de l’idéologie dominante distille depuis des années du doucereux « CSP », du compassionnel « personnes défavorisées », où allons-nous sapristi ?

commentaires
  1. rbeaune dit :

    Trois petits tours et puis s’en vont…
    Le premier sera de souligner la qualité et l’intérêt de ces journées professionnelles… un coup d’essai réussi… même si la densité n’a pas suffisamment permis les échanges… mais après, des débats avec 600 personnes ne sont pas faciles à gérer…
    Le deuxième de relever deux interventions… celle de Martin Hirsch sur les travaux du livre vert : pour avoir participé à la commission formation-emploi, oui les premières réunions ont été très véhémentes sur les Missions locales avec plein d’a priori : inconnues des jeunes (1 200 000 jeunes ce n’est rien)… des résultats CIVIS (moins de 20% d’accès à l’emploi) décévants (en oubliant de dire que c’était à moins d’un an d’accomapgnement)… heureusement que le réseau et quelques personnalités et partenaires sont venus contredire tout cela… Celle du représentant de la JOC : c’est vrai que son intervention peut paraître déplacée, mais, au contraire, elle doit amener le réseau à s’interroger sur sa communication, mais surtout sur les liens qu’elle dit tisser avec ces associations de jeunes et sur sa capacité à donner la parole aux jeunes qu’elle accompagne…
    Le troisième est un signal de méfiance : quand on est trop beau -les rapports de l’IGF et de l’IGAS pourraient le permettre-, on concentre sur soi les attaques et, si on ne s’y prépare pas, la chute du piédestal peut être très douloureuse… c’est pourquoi l’institut Bertrand Schwartz est une impérieuse nécessité… qui doit mobiliser toutes les énérgies…

  2. pioupiou44 dit :

    Très bien ces journées qui donnent de l’espoir et de la pêche (ou du grain, c’est meilleur pour les pioupiou …).

    Bon, le retour sur le terrain est plus dur.
    Jeune au téléphone : « je n’ai pas été recruté, ils m’ont dit que j’étais trop dynamique » pour un poste administratif. Faut-il demander aux jeunes d’être mous en entretien, d’éviter de paraître trop motivés ?…

    Et alors que les journaux titrent ce jour sur une pluie de contrats (avec la Chine) pour nos merveilleuses entreprises que sont AREVA, TOTAL, AIRBUS et une banKassurance … les Missions Locales et tous les autres acteurs de l’insertion pleurent sur l’arrêt des contrats aidés (qui eux ne font pas les gros titres bizarrement) mais qui mettent beaucoup de personnes dans la mouise.
    Bon, je mélange les patates et les carottes. Philippe va nous rassurer en nous disant : « Pioupiou44, tu es mauvaise langue, tu sais bien que nos grosses entreprises vont recruter avant tout les jeunes qui galèrent en ce moment, non ?…Et tu peux être sûr que notre Président va demander à son homologue chinois (non, pas la libération du Prix Nobel de la Paix, ça fô pas, c’est pas bien) comment il fait pour l’insertion des jeunes et qu’il va nous le balancer pour le Grenelle des jeunes !!! « 

  3. Tete de Bois dit :

    Lors de ce tour à Tours, outre ma remarque sur ces auteurs qui mettent en avant leurs liens (serrés ?) avec les missions locales, j’ai exposé, à un autre moment, je vous rassure, le point suivant à Philippe :
    La réforme du bac pro et du BEP ne va-t-elle pas (re)poser la définition de notre public.

    Je m’explique : Avant la réforme, les sortants de troisième (scolaire, pas vitesse) étaient, pour certains, orientés vers un BEP. Trois grandes (et pas uniques) catégories possibles d’élèves ressortaient de ces deux années de scolarité :
    1- Ceux en échec qui arrétaient leur scolarité. Nommons-les les niveau V non validés.
    2- Ceux ayant réussi le BEP et recherchant un emploi. Nommons les les V Validés
    3- Ceux qui allaient en bac Pro en le validant ou non

    En Septembre 2009, REFORME : Plus de BEP, un bac pro en trois ans.
    En Septembre 2010, 1er soucis, les sortant de BEP (la troisième catégorie, entrée en BEP en septembre 2008) et les secondes bac pro (entrés en 2009) se concurrencent pour accéder à la première bac pro.
    En Juin 2012, nous serons confrontés à un glissement.
    Plus de BEP, plus de catégorie 1 et 2.
    Par contre, nous pouvons nous préparer à la monté en puissance du nombre de jeunes de niveau IV (validé et non-validé).

    Je m’inquiète juste un peu sur la validité de nombre de mesures qui en s’adressant aux jeunes en difficultés, définissent la difficulté par le niveau (de préférence V et infra).
    Ces jeunes (un peu moins jeunes qu’avant, ils feront un an de scolarité en plus), riches de leur niveau IV (validé ou non) qui sont, pour une part, quasi les mêmes que ceux qui cessaient leur scolarité en fin de BEP, relèveront-ils de leviers, de mesures, de dispositifs particuliers ?

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