Rendez-vous

Publié: février 20, 2012 dans Insertion/missions locales

 

600 articles exactement sont proposés sur ce blog… mais, désormais, leur auteur participe d’une dynamique qui se veut plus collaborative, d’« intelligence partagée », et vous donne rendez-vous sur Mission Insertion… non seulement pour lire mais aussi, nous l’espérons, pour apporter votre pierre à l’édifice !

Longue vie à Mission Insertion !

Epistémologie d’une expression populaire.

Publié: février 17, 2012 dans Non classé
De pioupiou44…

« Bonsoir.

Pour les non-bretons, dont je fais presque partie (la Loire-Atlantique est-elle en Bretagne ou pas ?…mais ce n’est pas le sujet de mon commentaire !), utiliser l’expression « telle la vérole sur le bas-clergé léonard ! » est inadaptée. Elle oblige à se creuser la cervelle et quand on voit la tête des pioupious actuellement : ils s’arrachent leurs dernières plumes à grands coups de bec rageurs pour loger l’ANI et faire les chiffres CIVIS en même temps ! Donc je dis NON, Philippe, ce n’est pas du jeu !

Comment en effet savoir que ce bas-clergé léonard n’a rien à voir ni avec Léonardo Da Vinci, ni avec un bas clergé se promenant en tenue de léonard, euh pardon : en tenue de léopard, ce qui pourrait expliquer la vérole … ni que ce bas clergé s’appelât obligatoirement léonard … bref, utilisons un outil collaboratif pour trouver la réponse : oui qui pédia !

Et voici un élément de la géographie léonarde :

« Le Léon est baigné par la mer d’Iroise et la Manche, que sépare la pointe de Corsen. C’est un plateau granitique surélevé par rapport au niveau de la mer, ce qui donne à ses côtes envahies par la mer un relief marqué par des rias, appelées abers en breton, et deux baies d’un intérêt géographique de premier ordre, la rade de Brest et la baie de Morlaix. Ces deux baies se prolongent dans l’intérieur des terres par des vallées encaissées, celle de l’Elorn et celle de l’Horn, qui constituent à elles deux la limite naturelle du plateau. Au-delà, montent les contreforts gagnés sur la lande des monts d’Arrée et dominés par un affleurement rocheux. Le plateau en revanche est aujourd’hui un damier très serré de bocage. Son avancée dans la mer lui permet de bénéficier de la douceur du climat (« Ceinture dorée »), en des endroits abrités du vent jusqu’à l’illusion (cf. le Jardin Exotique de Roscoff ou le Jardin Georges Delaselle sur l’île de Batz). »

P.L. Pour les « étrangers » (non natifs, ni résidents depuis a minima trois générations de la Basse-Bretagne), le Léon correspond grosso modo au nord Finistère, côté ouest de Morlaix, à ne pas confondre avec le Trégor, côté est,  encore moins avec le « Sud » (Finistère), terre de la Bigoudénie, du Cheval d’orgueil, des « capistes » résistants de Plogoff et autres Quimpérois un peu trop ensoleillés, quasi-méditérannéens. Le Léonard est connu pour être dévot, travailleur et avare. C’est également un entrepreneur quelque peu déterminé : les sous-préfectures de Brest et de Morlaix se souviennent d’Alexis Gourvennec – Saint Pol de Léon – qui leur a permis, avec une régularité métronomique, de ravaler leurs façades, de changer leurs grilles (arrachées en deux coups de cuillère à pot : un tracteur, une chaîne) et d’investir dans les déodorants pour cause d’épandage intempestif de lisier. Le Léon fût une « terre de mission » : sa côte splendide – sans chauvinisme aucun – est dénommée le « pays pagan », c’est-à-dire « païen », et le bas-clergé, celui qui ne se vautrait pas dans les fauteuils des diocèses, avait fort à faire pour évangéliser femmes et hommes durs au labeur, à qui il ne fallait pas en conter. Probablement, mais sans que votre serviteur en sache plus, les Léonardes étaient accortes et ainsi susceptibles de séduire les jeunes séminaristes de Pont-Croix tout justes ordonnés… sans toutefois présenter de garanties suffisantes en termes d’hygiène intime (les Léonardes, pas les séminaristes, encore que…), d’où cette vérole. Ceci étant dit sans requête particulière sur Wikipédia et sous forme d’hypothèse. L’ami Michel, Léonard de pure souche, infirmera ou confirmera. C’est dit.

Comme prévu – et pour cause : on touche là les paliers psychologiques en profondeur de la construction identitaire – l’ami Michel n’a pas tardé à apporter quelque précision…

Michel : « Effectivement, s’il est un sujet sur lequel j’ai quelque légitimité à parler c’est le Léon. La preuve : j’ai trois tantes bonnes sœurs !

Le pays pagan, qui est bien à l’origine païen,  n’est pas l’ensemble de la côte léonarde mais seulement une petite partie du Léon, entre Brignogan et Guissény, centré sur Kerlouan. C’était la zone la plus pauvre du Léon  qui vivait pour une large part du pillage d’épaves.

L’histoire (ou la légende) dit que, les jours de mauvais temps (et ils ne sont pas rares là-bas)  pour améliorer l’ordinaire, les pagans attachaient des lanternes aux cornes des vaches afin de perturber les bateaux et de les amener à s’échouer (il y a la même histoire à propos de l’ile d’Ouessant).

Cette zone pauvre est devenu une des plus riches du Léon  parce que le climat, et en particulier la rareté des gels, se prête très bien à la culture des légumes primeurs.

Et si vous voulez comprendre ce qu’est le pays pagan il faut aller à Menez Ham un jour de beau temps et à Neiz Vran un jour de tempête.

Kenavo

Sur la vérole, plus tard ! »

De Régis…

« Je suis prêt à continuer – si cela est souhaitable et souhaité- à faire partager mes humeurs du moment.

Mes interrogations actuelles portent sur les raisons pour lesquelles la situation ne s’embrase pas, surtout quand on voit le traitement mis en oeuvre en Grèce.

Voltaire faisait dire à Candide que l’homme était né pour vivre les convulsions de l’inquiétude ou la léthargie de l’ennui…

Pierre Viansson-Ponté annonçait en avril 1968 que « la France s’ennuie » et la situation s’enflammait quelques jours après…

L’ennui serait donc plus porteur pour déclencher des contractions violentes et « volontaires » ou la société de consommation a-t-elle enchaîné les hommes pour rendre impossible toute idée de changement de modèle ? »

P.L. Elément de réflexion en transposant l’interrogation à partir de la situation grecque dans le champ de l’insertion : compte-tenu de ce que l’on fait subir à la jeunesse populaire – remarquons qu’en Grèce, c’est la même chose : le SMIC a été plus diminué pour les jeunes que pour les adultes ! -, la question est celle de la résilience. A partir de quelles ressources internes, des jeunes mal considérés, mal traités (en un et deux mots), parviennent-ils à jouer les règles du jeu de l’insertion ? Discutant hier avec un professeur de philosophie universitaire, il me disait que la résilience n’était pas un concept explicatif (« heuristique », dit-on dans la cité savante) mais tout juste un mot mis sur un comportement. N’empêche… la question demeure, même, si la résilience n’explique pas ou insuffisamment.

Une autre question se pose à partir de l’article du Centre d’études de l’emploi, cité par Régis : « … les acteurs des PLIE se trouvent confrontés à un dilemme… etc. » Dans beaucoup de structures on se pose la question des valeurs et du sens, ce que j’ai appelé la « professionnalité », une des trois composantes de la professionnalisation. Assez souvent, cette question des valeurs n’est malheureusement traitée que comme une façon d’expulser la culpabilité du professionnel (phénomène dit « cathartique ») qui est conscient de son porte-à-faux entre une logique officielle de projet et de contrat social, avec la bénédiction du père tutélaire, et une logique effective de programme et de coercition douce, avec l’injonction des financeurs. La question des valeurs pourrait pourtant être traitée de façon quasi binaire, en répondant par oui ou par non à cette simple question : « Suis-je là pour apporter la parole des Grands aux Petits ou celle des Petits aux Grands ? » Et, si c’est la seconde option qui est la bonne, interrogeons-nous : bien entendu les missions locales doivent mettre en œuvre les politiques publiques, aussi en les adaptant pour que de « territorialisées » elles deviennent « territoriales » mais, face à la situation critique réservée à la jeunesse – j’agrège volontairement les jeunes, tant les mauvaises conditions de socialisation concernent la quasi-totalité d’une génération -, quel discours « politique », au sens plein et entier, tiens-je ? Il y a eu, par exemple, un manifeste : où en est-on ? Point par point, où sont les avancées de ce manifeste, où sont les stagnations, où sont les oubliettes ? De façon générale, le rythme d’évolution des missions locales, mais pas qu’elles, n’est pas et plus adapté à celui d’une société qui bascule. Celles et ceux qui furent, au moins au titre de la lignée généalogique de l’éducation populaire puis permanente, aux avant-postes de l’innovation sociale sont aujourd’hui bien silencieux, comme des insectes agrafés sur le liège. Bien sûr, ici et là, des innovations germent, portées par des missions locales. Mais l’alchimie à l’échelle nationale, qu’impose une situation générationnelle et non locale, ne se produit pas. Sans doute que celles et ceux qui sont aux commandes n’ont-ils finalement pas grand intérêt au changement…

On peut songer à Kant : « Qu’est-ce que les Lumières ? La sortie de l’homme de sa Minorité, dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable, puisque la cause en réside non dans un défaut de l’entendement, mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autrui. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières. » (La philosophie de l’histoire, Paris, Aubier Montaigne, 1947). A trente ans, l’âge des missions locales, il est temps de sortir d’une Minorité… d’autant plus que, très bizarrement, lorsque celles-ci n’avaient que dix ans et moins, elles étaient plus adultes qu’aujourd’hui si l’on considère que l’adultéité est l’âge de l’autonomie alors que la minorité est celui de la dépendance, de l’hétéronomie (= ce qui est décidé de et par l’extérieur).

Ah, zut, j’avais dit que j’arrêtais ! L’ami Michel va ironiser, je l’entends d’ici. Bon, mais si la proposition de Denis, alias pioupiou44, suivie par Régis, est reprise par quelques-uns, je ne sais pas, une dizaine, chacun s’engageant pour un article, une réflexion, un compte-rendu, par mois, c’est gagné… et, dans ce cas, promis, j’apporterai ma pierre à l’édifice. Peut-être le plus difficile est-il de trouver un administrateur mais – c’est l’événement – ce n’est pas certain car, si Jean propose de rejoindre un autre site, Jérôme se lance…

Jean

« Faut-il multiplier les sites ? Pourquoi pas utiliser http://www.miroirsocial.com qui me semble adapté et correctement tenu ? »

Jérôme

« Mes cher(e)s compatriotes, mes cher(e)s collègues,

En cet instant si triste et néanmoins porteur d’espérance et d’avenir, où notre Maître à Panser à tous, Philippe, s’en va sous d’autres horizons (mais pas tout à fait quand même), nous laissant seuls et fins, face à notre destinée…..
 Je vous propose, si vous le souhaitez, deux choses : 
1°) que, et afin de contre argumenter la proposition forte intéressante de Jean (Miroir Social demeurant en effet un excellent site d’informations), nous restions sur l’idée d’un site (blog) exclusivement marqué « Missions locales » : noyer celle-ci dans un site généraliste ne me parait pas très judicieux. Le « Réseau » ayant déjà bien du mal à se faire (re)-connaître…
 2°) mon temps (éventuellement) pour collecter vos textes et les mettre en ligne (l’écriture n’étant pas mon fort, bien que disposant de pas mal d’idées sur pas mal de questions, et pas mal de questions.. sur pas mal de (grandes) idées…)

En somme, restant à votre disposition…

J. LARRIEU, ex-PDGA (Possible Documentaliste Généraliste et Administrateur) de feu Docinsert. »

P.L. L’adresse courriel de Jérôme pour le contacter et construire les modalités de ce futur site collaboratif : larrieujerome@yahoo.fr A mon humble avis, il faudrait sauter sur cette proposition telle la vérole sur le bas-clergé léonard !

Pour un site collaboratif

Publié: février 17, 2012 dans Non classé

De Pioupiou44…

« Bon, alors, comment on s’y prend ? Pour un site collaboratif bien sûr !

Quel nom choisit-on ? Qui est ok pour participer ? Est-ce qu’on fait participer des jeunes ? Sur combien de textes par mois se fixe-t-on pour bien répartir le boulot et ne pas s’épuiser dès le début et faire un flop ?

A très bientôt.

PS : perso, un texte par mois, cela me semble possible. Si nous sommes 5, 5 textes par mois, ce serait bien, non ? »

Ci-dessous, les contributions adressées à ce blog, en front-office… d’ici qu’un ou plusieurs contributeurs s’organisent pour une plateforme collaborative à laquelle je participerai… sans l’administrer !

De Régis…

Ceci n’est pas de moi…

« La présence d’indicateurs de résultats au centre de ces dispositifs tend à accroître chez ces personnels une intériorisation de la contrainte de résultats jusqu’à en faire une dimension centrale de leur travail. » C’est tiré d’un rapport du Centre d’études sur l’emploi concernant les PLIE. Mais c’est transposable!

« Les entretiens réalisés mettent en évidence le dilemme devant lequel se trouvent les salariés de l’insertion, dont le travail oscille entre la prise en compte des besoins d’aide et d’accompagnement des demandeurs d’emploi, surtout de ceux qui sont le plus en difficulté, et la réalisation de leur objectif de sorties positives. Certes, les arbitrages effectués par ces acteurs peuvent varier, en dépit du cadre institutionnel commun. Mais la précarité de statut qui affecte ces derniers tend à limiter leur capacité de résistance. »

Dans les Missions locales – hors période de moyens supplémentaires non pérennes -, la précarité ne tient pas au statut des personnels, mais à la pression sur les financements futurs. Cette pression peut être gérée au niveau du Réseau, du couple Président – Directeur ou reportée sur les conseillers… avec, dans ce dernier cas, un risque de dérive important par rapport aux enjeux d’insertion professionnelle et sociale.

 De pioupiou44…

Très intéressant, ce commentaire de Régis : à faire tourner dans toutes les ML !