Entreprendre la relation entreprise…

Publié: novembre 26, 2009 dans 1

Ci-dessous, le texte de la première conférence du matin lors de la journée professionnelle du réseau des missions locales et PAIO de la Région Centre, le 23 novembre à Tours. Plus de deux cents professionnels étaient présents dans un très bel amphithéâtre. Le relisant, je me suis dit que bien des lecteurs, a fortiori habitués, de ce blog n’y apprendraient pas grand chose sinon rien… avec la frustration ou l’ennui de se dire que l’originalité n’y résidait guère. Pour autant, la répétition n’est peut-être pas inutile pour ceux-ci et, pour ceux-là qui ne viennent pas fureter sur cette lucarne, posons l’hypothèse qu’ils y trouveront-ils un intérêt… a minima l’économie d’éviter les réflexions qui en amont ont progressivement permis cette synthèse.

On essaye ?

Quelques participants audacieux – ce n’est ni naturel, ni simple, d’intervenir après une contribution longue – posèrent des questions après cette conférence. Une façon de poursuivre le débat est cet affichage sur l’écran… et cela rejoint la proposition (condition) de poursuite de cet espace voulu d’ « intelligence partagée »… qui recense déjà cinq volontaires :

– Jean-Philippe : « Suis partant pour écritures croisées, reste à en constituer les modalités pratiques …
qui modère ? …
qui anime ? …
qui héberge ? »

– Joachim (on peut aller sur le site http://embauche.canalblog.com/) : « Je suis partant pour apporter mon modeste caillou à l’édifice que Philippe se propose de continuer d’édifier. Je parlerai avec mes mots, tout simplement. »

– Régis dont l’annonce météo – «La Bourgogne, sous un magnifique ciel bleu, salue cette perspective.» – peut être traduite en engagement de Bouguignon.

– Rachid qui ne veut pas « rouiller sous le fardeau du quotidien et le « simplicisme » auquel il conduit! Un rien de réflexion rend plus humain plus conscient.»

– Et Sarah, comme indiqué dans l’article d’avant-hier.

C’est donc reparti même si, avec quelques autres, ce serait encore mieux qu’envisagé  ! Modération ? Je veux bien apporter ce type de garanties. Animation ? Idem… cela ne devant pas être trop difficile dès lors que chacun parvient à tenir l’objectif d’un article par mois, plus serait évidemment possible, et, tout aussi important, de réagir sur les contributions des uns et des autres afin que l’on ne soit pas dans une configuration de discours parallèles… par définition qui ne se rejoignent pas. Hébergement ? Poursuivons un temps – deux ou trois mois – sur cette base, expérimentalement, et, si nous parvenons à ce que ce blog soit effectivement partagé, « anonymisons-le », trouvons-lui un affichage plus large, plus réticulaire. On essaye ? On y va…

La conférence, comme si vous y étiez…

« Il y a vingt-cinq ans un sociologue américain, Marshall Mac Luhan, publiait un ouvrage sur les médias, La Galaxie Gutenberg. Avec cette formule choc, « le message, c’est le médium », il annonçait une nouvelle ère de l’information, le passage d’une civilisation de l’écrit – « Gutenberg » – à une civilisation des signaux électroniques – « Marconi », on dirait aujourd’hui « Google ». Avec ce que cela représentait d’espérances – la connaissance ne serait plus l’affaire d’une minorité cultivée, savante, de clercs – et de dangers – la fin de la réflexivité et de la distance qu’impose la médiation de l’écrit entre le lecteur et l’auteur, l’exposition aux impacts multiples d’une sur-information fragmentée, à ce que l’on appelle sur le net le « buzz »… Avantages et inconvénients. Regarder le quart de siècle d’histoire des missions locales est ainsi un système de relations par opposition, de contrastes, de divergences qui semblent irréductibles mais qui constituent pourtant ensemble la matière riche et complexe de ces années.

J’ai connu les premières missions locales lorsque, par exemple, une mission locale de grande agglomération c’était quatre personnes autour d’une table, dans un appartement mis à disposition par la mairie, avec posé sur la table le Rapport Schwartz pour tout guide. Une sorte de groupuscule d’agitation sociale, issu d’un constat déjà douloureux et animé d’une utopie créatrice, imaginative.

Le constat douloureux, c’était l’exclusion des jeunes de la société. Bertrand Schwartz, dans son introduction au Rapport, posait sans doute excessivement en 1981 un sombre diagnostic sur la situation des jeunes :   « … Ce qui les unit, c’est leur exclusion de la société. Ce qui les unit, c’est leur désespérance devant l’absence de perspective. » Les Trente Glorieuses étaient à peine achevées depuis une demi-douzaine d’années et, cela allait devenir banal, le chômage fauchait dans le champ de la jeunesse. Cela avait commencé dès le premier choc pétrolier, date d’entrée dans les Trente ou, l’avenir nous le dira, peut-être Quarante Piteuses, évidemment dans les quartiers populaires. Les éducateurs de prévention, en première ligne, avaient inventé, faute de mieux mais aussi avec l’idée de l’utilité sociale du travail, ce qui allait devenir plus tard l’insertion par l’activité économique.

Quant à l’utopie créatrice, elle surfait sur le « Changer la vie », slogan de la campagne électorale qui conduisit François Mitterrand au pouvoir avec Pierre Mauroy, figure tutélaire de l’éducation populaire, inspiré par Léo Lagrange. On rêvait d’un retour à l’âge d’or, au cercle vertueux du plein emploi, du compromis fordiste et de l’État « social » ou « providence ».

Ces années-là, les missions locales ne disposaient pas d’un corpus théorique stable, c’est peu de le dire, mais plutôt d’un bricolage de notions et d’analyses venues du travail social, de l’éducation nationale, de l’éducation populaire, etc., De préjugés aussi, où la « valeur travail » était elle-même un puits de contradictions. D’un côté, personne ne niait que cette valeur dépassa la seule nécessité de gagner sa vie et, d’un autre côté, beaucoup songeaient selon la formule de Marx qu’il ne fallait pas « perdre sa vie à la gagner ». Sans doute avec le recul du temps peut-on penser que ce rapport ambigu au travail était permis parce qu’il y en avait encore. En fait, le rapport au travail répond à un adage et se conçoit selon trois perspectives.

– L’adage est « Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis ». Ou, autrement formulé, le travail est d’autant plus important qu’on n’en a pas et d’autant plus secondarisé qu’on en dispose. Bien sûr, avec des nuances puisque l’on rencontre, dans le cas de ceux qui n’ont pas de travail, une stratégie visant à faire de nécessité vertu, c’est-à-dire à relativiser l’importance du travail et, dans le cas de ceux qui ont un travail, un investissement, une motivation et un engagement qui ne s’érodent pas avec le temps, voire s’amplifient : arrivé à un certain âge, on peut sans risques s’autoriser la radicalité, qui n’est donc pas une caractéristique exclusive de la jeunesse, et souvent la radicalité – étymologiquement « aller à la racine » – produit des acteurs engagés.

– Les trois perspectives sont complémentaires et même indissociables : on travaille pour gagner sa vie et c’est la dimension instrumentale ; on travaille pour appartenir à la communauté humaine, pour « être producteur et reproducteur de la société » aurait dit Pierre Bourdieu, et c’est la dimension sociale ; enfin on travaille pour s’accomplir, du moins dans l’idéal, c’est-à-dire en recherchant une cohérence entre « projet de vie » et « projet professionnel » pour reprendre un vocabulaire bien connu des missions locales, et c’est la dimension symbolique.

L’origine sociale des premiers acteurs de ces missions locales ainsi que leurs cursus universitaires et professionnels, les sciences sociales, le travail social, n’ont pas été sans effet sur ce qui était proposé aux jeunes : sans rejoindre la thèse des « inséreurs insérés », repris par Gérard Mauger pour qui l’insertion est une sorte d’ « orthopédie morale » (sympa…), force est de constater que le rapport à l’entreprise n’a pas été, au départ et pour assez longtemps, le point fort des missions locales. L’entreprise était une sorte de convive non identifié avec lequel on pouvait souper à la condition de disposer d’une longue cuillère. Pourtant il faut reconnaître à Bertrand Schwartz de ne pas avoir négligé les entreprises dans son Rapport de 1981 : il les considère même comme un facteur déterminant de la réussite de son projet. En amont, il y a l’école qui, pour Schwartz, doit arrêter de sortir annuellement 220 000 jeunes sans diplôme ni qualification ; en aval, il y a les entreprises qui doivent jouer le jeu, embaucher, favoriser l’intégration des jeunes par l’alternance et le tutorat. Si cet amont n’interrompt pas de déverser des jeunes sans qualification et si l’aval n’embauche pas, c’est évidemment l’embolie entre les deux et il ne reste aux piou-piou des missions locales qu’à faire comme un feuilleton de l’époque dans l’étrange lucarne, les Shadoks qui pompaient et pompaient. Une version plus cultivée et antique renverrait au Tonneau des Danaïdes.

On connaît la suite de l’histoire. Militantes, marquées à gauche et avec une appétence toute relative pour le secteur économique marchand, les missions locales se sont progressivement « professionnalisées » et aussi aseptisées politiquement, le discours de Jacques Chirac à Troyes en 1986 – c’était la cohabitation – représentant, au-delà de l’onction présidentielle, un signal de gommage politique. Elles se sont également institutionnalisées, particulièrement avec la création du CNML en 1989 et la Charte des missions locales de 1990, puis la loi quinquennale de 1993 qui a fait entrer dans leur gouvernance les régions, celles-ci poursuivant leurs objectifs propres fondés sur les nouvelles compétences de la décentralisation.

Ce temps, somme toute assez court, d’une acculturation vers la professionnalisation et l’institutionnalisation a évidemment été celui des questions sur la capacité des missions locales à être des « marginaux sécants » entre les deux mondes du social et de l’économique. Ce même temps – mais cela est une autre histoire que je n’évoquerai pas aujourd’hui – a été celui du passage d’une logique projectale – le projet associatif, avec l’autonomie que permet le statut associatif – à une logique programmatique – où, de réseau de partenaires, les missions locales sont devenues des prestataires. S’acculturer, on le sait, réclame du temps faute de quoi l’on secrète de l’anomie, de la maladie sociale : il suffit pour s’en convaincre de constater les effets de l’évolution trop rapide de notre société cadencée au culte de la nanoseconde et, au choix, de comptabiliser la consommation de psychotropes, la progression des TMS ou la souffrance au travail qui va bien au-delà des suicides à France Télécom ou ailleurs. Prenez un Aborigène, mettez-le devant internet, vous avez plus de chance d’en faire un alcoolique qu’un internaute. En mission locale, cette anomie s’est exprimée par l’antienne de « l’instrumentalisation », qui signifie être réduit à une fonction d’outil… ce qui n’est pas exactement la même chose que d’être acteur. La place accordée au quantitatif aux dépens du qualitatif est également un discours commun qui exprime un hiatus entre les représentations idéalisées du métier et la réalité de celui-ci doublement contingentée : par les commandes publiques, pas nécessairement coordonnées, et par le flux des jeunes… la semaine dernière, dans une mission locale de la Sarthe, c’était en un an 60% de chômage de plus pour les jeunes…

Si l’on voulait représenter sur un axe les représentations dominantes de l’entreprise par les missions locales, on partirait d’une posture de distance (préserver la pureté ontologique du social) pour transiter par un pragmatisme (faire avec) et parvenir à un dialogue (coopérer). Et, s’il y eût des résistances culturelles, celles-ci s’estompèrent progressivement sous le triple effet de la commande publique, de démarches volontaristes de partenaires (les PLIE, par exemple) et de la demande des jeunes, probablement aussi par le dialogue non pas avec « les entreprises », entités un peu éthérées, mais des gens des entreprises, c’est-à-dire des personnes « en vrai » rencontrées. Il en est des entreprises comme des étrangers : dès lors qu’on les connaît, qu’on peut y mettre un visage dessus, le processus d’altérité est en route, la connaissance est le prélude de la reconnaissance.

Toujours est-il que les missions locales ont été assez régulièrement critiquées pour ce qui était considéré comme une difficulté à établir des passerelles en direction du secteur marchand. Certaines critiques furent d’ailleurs constructives, telles celles de Martine Aubry qui leur confia TRACE avec des moyens supplémentaires et un essai de combinaison avec des opérateurs externes. Les années suivantes, l’État n’a pas été en reste d’incitations, on le comprend au regard de sa compétence. La circulaire DGEFP n°2004/024 du 18 août 2004 relative au financement du réseau des missions locales explicite en deuxième « action pérenne » les objectifs de « Rapprocher les jeunes des besoins des entreprises », « Favoriser l’accès à l’emploi en multipliant les séquences en entreprises dans les parcours d’insertion des jeunes » et « Établir des liaisons avec les entreprises et les réseaux économiques ». Peu de temps après, la convention pluriannuelle d’objectifs identifiera une des cinq « offres de service » comme « l’accompagnement vers l’emploi ».

Durant toutes ces années, le souffle du pragmatisme a érodé progressivement les arêtes des positions hostiles au rapprochement avec les entreprises mais il faut aussi reconnaître que le monopole du grand frère, l’ANPE, n’a pas toujours favorisé un travail dynamique de prospection. Et que, si l’idéologie est soluble dans le professionnalisme, elle n’est évidemment pas absente – et pour cause ! – de la politique de l’emploi… qui, si elle est « de l’emploi », est également « politique ». On en a eu récemment la démonstration avec le contrat d’autonomie qui, contrairement à TRACE, n’était pas confié aux missions locales mais aux « OPP »… opérateurs privés de placement dont les jeunes ont été effectivement privés de placement. L’accompagnement, que le législateur venait de créer dans l’article 13 de la loi de cohésion sociale comme un nouveau droit-créance dont la mise en œuvre était confiée formellement aux missions locales, devenait un marché, le postulat de la concurrence évacuant et la mission de service public, le droit et la décision démocratique des élus. Difficile après cet exemple de l’Etat, il est vrai, de critiquer des collectivités territoriales qui considèrent l’accompagnement comme une prestation de formation et procèdent par appel d’offres et mise en concurrence !

Durant plusieurs années, les missions locales ont été au nœud d’un système d’injonctions paradoxales dont on sait qu’elles constituent le terreau de la schizophrénie : « travailler en partenariat mais soyez concurrentes », « oui à l’approche globale mais limitez-vous au placement en emploi », « ayez des projets mais appliquez des programmes », etc. Sur un fond mouvant au plus haut niveau d’appréciations, petits mots glissés, vives critiques et déclarations empathiques, oscillant du meilleur au pire, maniant le bâton et la carotte, ces injonctions n’ont pas favorisé l’initiative : les missions locales ont longtemps vécu entre imprimatur et épée de Damoclès, aujourd’hui cajolées, demain étrillées… Seule consolation : le pire dans l’erratique a été atteint par les maisons de l’emploi, plus exactement par la politique pour les maisons de l’emploi passées en trois ans d’alpha et oméga au superfétatoire. Le malheur des uns, s’il ne fait le bonheur des autres, console.

Bien sûr, il n’y a pas « une » mission locale mais presque autant de configurations qu’il en existe, c’est-à-dire 500 : lorsque j’arrive dans une mission locale, je fais un pari intérieur et je le gagne à tous les coups puisque, au bout de cinq minutes, on m’a toujours dit « Vous savez, ici c’est particulier. » Si l’on plaçait les missions locales sur un axe dont les deux pôles seraient, pour l’un, l’ignorance, voire une hostilité culturelle, parfois idéologique, vis-à-vis du monde économique marchand et, pour l’autre, les yeux de Chimène pour l’entreprise, on trouverait la majorité des missions locales  concentrées sur un point médian, c’est-à-dire en relations mais discontinues avec les entreprises. On s’en doute, l’une et l’autre postures des pôles opposés ne sont pas acceptables : le social sans l’économique est exsangue et l’économique sans le social est inhumain. Il faut à la fois revenir aux fondamentaux et prendre en compte les nouvelles donnes de l’environnement.

Revenir aux fondamentaux, c’est considérer que l’intégration, objectif finalisé de l’insertion, repose sur les deux piliers que sont l’indépendance économique et l’autonomie sociale. On ne poursuit pas l’une sans l’autre sauf hémiplégie. Même avec la cotraitance, une mission locale n’est pas une agence Pôle emploi pour les jeunes, pas plus qu’elle n’est un centre social même si elle organise des ateliers d’« image de soi ».

Il faut à ce moment bien s’entendre sur ce qu’est l’objectif finalisé de toute mission locale car les mots ne sont pas sans importance et l’enjeu mérite bien que, de notions – valise, fourre-tout, l’on parvienne à des concepts robustes, transmissibles, opérationnels. S’agissant des mots, j’observais il y a peu de temps – cela m’avait échappé jusqu’alors – que les CRA (comptes-rendus d’activité) des missions locales désignent les professionnels sous le nom d’ « agents ». Étonnant comme dénomination puisque l’agent est soit un salarié de la fonction publique, soit en sociologie le terme utilisé par le courant structuro-marxiste pour désigner des personnes sur lesquelles pèsent de tout leur poids les déterminants sociaux : l’agent n’est pas l’acteur, et même s’y oppose. Les mots, je le disais, sont lourds de sens et bien souvent, en mission locale, on remarque des glissements sémantiques. Ainsi l’objectif d’une mission locale serait pour certains l’insertion des jeunes. Mais l’insertion est et n’est qu’un processus, donc avec un début et une fin… Faute de fin, on viserait l’insertion à perpétuité pour ne pas dire ad libitum ! Il en est de même pour l’accompagnement, « cœur du métier » dit-on… et à tel point central qu’on se demande si l’objectif n’est pas d’accompagner, ce qui serait une façon de confondre modalité et fin. Lorsqu’on s’arc-boute sur les statistiques d’entrées dans les dispositifs – on a le choix des acronymes : CIVIS, PPAE… – on peut certes postuler que les jeunes y seront mieux que non-enregistrés… mais il faut entre nous reconnaître qu’en sortir est quand même l’objectif. C’est donc bien la lune qu’il faut regarder (et parfois décrocher) et non le doigt du sage qui la montre.

La finalité du travail en mission locale est l’intégration et cela recouvre quatre dimensions qui, pour trois d’entre elles, peuvent se comprendre dans la distance de l’interaction entre le jeune et son environnement.

  • Le plus petite distance, micro, est celle des relations que la personne entretient avec elle-même et avec ses proches, sa famille. On parle d’individuation. C’est le Sujet, par définition unique, qui est en cause et l’on vise son accomplissement. S’il faut y accoler une valeur, ce serait la liberté.
  • La distance intermédiaire, méso, est celle des relations que la personne entretient avec les groupes et individus de proximité. On parle de sociabilité. C’est ici l’Acteur, par définition collectif, qui est en jeu et l’on vise l’appartenance, l’interconnaissance, le lien, l’altérité. La valeur accolée est ici la fraternité.
  • La plus grande distance, macro, est celle des relations que la personne entretient avec la société, les institutions. On parle de sociétal. C’est à présent le citoyen qui occupe la place et l’on vise l’émancipation. On clôt le triptyque républicain puisque, ici, c’est d’égalité dont il est question.

« Sujet – Acteur – Citoyen », « Accomplissement – Lien – Émancipation », « Liberté – Fraternité – Égalité »… Tout cela paraît, je l’espère, cohérent et lisible… et pourtant il y manque une quatrième dimension : l’économique. Car peut-on être épanoui, enchâssé dans un réseau relationnel et citoyen actif… sans subvenir à ses besoins ? L’exemple du processus opposé à celui de l’insertion, le processus de désinsertion et d’exclusion, démontre précisément que non.

Le chemin vers l’exclusion obéit au syndrome de la Tour Eiffel – on la descend plus vite qu’on ne la monte – et commence généralement par la déqualification (un écart trop important entre les compétences exigibles et disponibles), se poursuit par la déliaison (la personne s’isole), parvient à la disqualification (la personne intériorise une mauvaise image d’elle-même)  avant d’aboutir à l’exclusion, c’est-à-dire à une position que Robert Castel appelle de « surnuméraire », quelqu’un en trop, dont la place n’est pas dans la société. Autrement dit, même si l’accomplissement, le lien et l’émancipation sont d’aussi nobles qu’indispensables finalités, tout ceci qui constitue le social « moderne » (c’est-à-dire n’est plus que la seule « question sociale » du XIXè siècle) est traversé par l’économique. « Traversé », cela signifie que l’économique n’est pas qu’une quatrième dimension, accolée aux trois autres : elle est une dimension présente partout ; elle n’est pas en-dessous ou en-dessus, ni subordonne le social ou est subordonnée par lui. Les débats byzantins sur « l’économique précède-t-il le social ou l’inverse ? » ne sont pas sans m’étonner et la simple écoute des professionnels de mission locale fournit la réponse : « Ca dépend ». Ca dépend parce que, pour tel jeune, il faudra régler des problèmes sociaux avant d’envisager une insertion professionnelle alors que, pour tel autre, l’insertion professionnelle sera déterminante pour régler les problèmes sociaux. Et qu’au final il faudra avoir réglé les problèmes économiques et sociaux.

Si, pour chacune des trois dimensions, nous accolions des idéauxtypes (Sujet, Acteur, etc.) et des finalités (accomplissement, lien, etc.), à celle de l’économique il faudrait adjoindre un idéaltype, le Producteur, et une finalité, l’indépendance économique. De la sorte, l’intégration est bipolaire : autonomie sociale et indépendance économique.

Cette imbrication – Edgar Morin parlerait de « dialogique » – entre social et économique est d’autant plus forte que, sous la poussée historique et tendancielle de l’individualisme, le lien social ne va plus de soi et qu’il s’exprime désormais selon deux modalités principales : le zapping affinitaire, tribal, et la communion de masse, ponctuellement avec les grandes messes cathartiques (Téléthon et autres), quotidiennement avec la déambulation  dans les nouvelles églises sécularisées que sont les espaces commerciaux. Autrement dit, ne pas gagner sa vie c’est ne pas pouvoir la dépenser et se trouver exclu de la société.

Prendre en compte les nouvelles donnes, c’est, constatant la fin du modèle ternaire (formation – emploi – retraite) et la montée de la précarité, faire le saut qualitatif de l’accompagnement vers l’emploi (en un mot, l’orientation) à l’accompagnement dans l’emploi (pour sécuriser, autant que possible, les parcours). Ce que je viens d’exprimer – constater la fin du modèle ternaire et l’installation d’un nouveau modèle de la discontinuité – peut sembler simple, ordinaire. Cela ne l’est pas pour autant. D’une part, parce que nous-mêmes sommes en quelque sorte « calés » sur ce premier modèle, question de génération,  et qu’il pourrait apparaître bien facile de tirer un trait pour les autres du bénéfice dont nous avons joui et jouissons encore. D’autre part parce que cela pourrait signifier que, faute de perspective en CDI, il faudrait se résigner et ne plus rechercher pour les jeunes une stabilité dans l’emploi… bref, se soumettre à des impératifs de « flexibilité », voire même les toiletter et les présenter comme tout-à-fait intéressants parce que conformes aux postulats de dynamisme, de prise de risque, etc. Rappelons que, par définition, un postulat est indémontrable.

Ceci me fait songer à une notion très courante dans les discours des et sur les missions locales, la « professionnalisation ». Voici encore une notion usée sans plus d’économie que de souci de ce qu’elle peut recouvrir. J’ai tenté de la construire en concept et l’ai proposé comme l’articulation, là aussi, de trois dimensions en interaction : la profession, le professionnalisme et la professionnalité.

– La professionnalité est le sens que l’on met dans son travail.

– Le professionnalisme est la boîte à outils, les méthodes, classiquement les savoirs cognitifs (savoirs), instrumentaux (savoir-faire) et comportementaux (savoir-être). Sans professionnalité pas de professionnalisme car, si l’on dit qu’ « un bon ouvrier a de bons outils », les bons outils ne font pas le bon ouvrier… encore faut-il avoir envie de s’en servir !

– La profession est ce qui structure les emplois, ce qui garantit leur exercice dans une temporalité suffisante pour qu’on ait envie de s’y investir. Cette temporalité assurée n’est pas une évidence tant le discours dominant fait l’apologie de la mobilité. Il faudrait toujours bouger, être mobile… Courir sur la piste, un peu à la façon de On achève bien les chevaux. Or la mobilité n’est ni une vertu, ni un repoussoir : elle est un mouvement qui a besoin de ce qui ne s’y oppose pas mais la complète, la stabilité ; on est mobile pour gagner en stabilité, ou « je veux bien bouger pour quitter mon CDD si c’est pour un CDI ». On ne travaille bien et l’on peut bouger que si l’on est assuré du présent et si l’on a des garanties d’être stable… Là encore, il suffit pour s’en convaincre et mettre à bas le mythe de la création géniale sur une base de misère – « le poète maudit » – de regarder nombre de jeunes qui viennent en mission locale : ils sont en possibilité de se projeter, de construire leur avenir, si le présent n’est pas menaçant. Il n’y a donc pas de « dictature du projet » mais, à l’inverse, la vraie dictature est celle de la vacuité du projet : ne pas pouvoir construire un projet, de vie, professionnel, c’est être soumis aux aléas du présent, être comme un fétu de paille emporté par les nécessités immédiates, c’est subir une mobilité contrainte, déstabilisatrice, qui flirte avec l’errance ou qui paradoxalement peut réactivement provoquer l’enkystement, l’immobilité. La « protection sociale », au sens large, est donc indispensable, particulièrement à l’âge des transitions et des choix. L’accompagnement dans l’emploi participe de cette protection et s’illustre dans ce qui me semble être une mutation majeure des pratiques, effective dans certaines missions locales, expérimentale dans d’autres, à venir dans les dernières.

On passe donc de la dyade « conseiller – jeune » à la triade « conseiller – jeune – employeur », d’ailleurs extensible (tuteur, parrain, formateur…). Ce passage se concrétise par la « sortie des murs » (comme en parlait Basaglia pour les hôpitaux psychiatriques dans les années soixante-dix) ou, plus exactement, de l’alcôve et de ce que cela représente avec le sacro-saint entretien individuel en face-à-face.  Mutation difficile pour certains compte-tenu d’un tropisme « psy » où la relation interindividuelle prédomine. Difficile également car chacun n’a pas les mêmes dispositions pour « aller en entreprise », certains s’y oxygénant, d’autres s’emmêlant immanquablement les pieds dans les câbles qui traînent… Ce qui non seulement peut conduire à la constitution d’équipes emploi dite « dédiées » mais, à mon sens, devrait nécessairement y amener. Car, autant il me semble nécessaire de concevoir et de mettre en œuvre une stratégie offensive vis-à-vis du monde économique, autant il me semble inutile et contre-productif de contraindre des professionnels non motivés. Une caractéristique de la modernité est la division du social et il en est de même pour le travail : tous ne peuvent pas faire tout, sauf à concevoir en amont, dans la formation des CIP, un tronc commun mixant les enseignements d’un IRTS et d’un Sup de Co. Et encore…

Se pose à ce moment un autre problème, celui de la mutualisation des ressources humaines dédiées avec d’autres structures… scénario qui, de toute évidence, devrait être poursuivi à l’échelle des territoires (comme d’ailleurs l’AIO). Car le constat fait sur beaucoup de territoires est que le manque de coordination des intermédiaires des politiques de l’emploi et de la formation conduit immanquablement à une efficacité toute relative. En d’autres termes, une équipe emploi dédiée devrait être territorialisée, c’est-à-dire construite sur la base des besoins du territoire et mutualisée entre toutes les structures concernées : mission locale, Pôle emploi, maison de l’emploi, boutique de gestion, IAE, organismes de formation… Cela éviterait le principe de Pareto, 80% des entreprises prospectées correspondent à 20% du tissu économique, et cela éviterait également que le chef d’entreprise entende sonner l’agent de Pôle emploi à 9h, le conseiller de la mission locale à 10h, le formateur à 11h, etc.

Outre une appétence et des compétences spécifiques, qui peuvent aller de l’intermédiation jusqu’au conseil ergonomique et l’appui à la professionnalisation par une quasi-gestion des ressources humaines (ce que, déjà, beaucoup d’ETT font pour des petites entreprises), « aller en entreprise » implique en amont de savoir dans quelles entreprises… ce qui renvoie à la veille ou, dans la formulation de l’offre de service n° 4 de la CPO, à « l’observation active du territoire ». Je dois avouer que, depuis le départ, j’ai été favorable à la CPO, y contribuant en back-office pour l’ANDML, en particulier sur les « offres de service » n°4 et n°5, c’est-à-dire celles qui recouvrent un travail d’ingénierie. Tout simplement parce que j’ai constaté que, dans beaucoup de missions locales, le travail se réduisait à l’action, les parts de la réflexion et de la réflexivité étant réduites à la portion congrue, souvent des échanges de pratiques dont on peut se demander si elles n’ont pas plus une fonction cathartique, évacuer le poids d’une instrumentalisation, qu’une fonction de dynamisation et d’innovation. Or, à limiter le travail de mission locale à l’AIOA, on se prive des énergies et des engagements qui y sont – car si l’on peut arriver par hasard en mission locale on n’y reste pas sans une dimension vocationnelle, bien sûr laïque – et l’on met en place les conditions pour que les acteurs se résument à des agents, appliquant sans doute scrupuleusement les consignes, alignant les petits bâtons dans Parcours 3 mais, au regard de la densité des difficultés rencontrées par les jeunes, c’est d’acteurs engagés dont on a besoin, bien plus que de petits soldats disciplinés. Voilà, me semble-t-il, une vraie question d’éthique professionnelle : comment insuffler ou réinsuffler dans les pratiques la force de l’engagement, notion centrale de l’ascendance historique des missions locales qu’est l’éducation populaire, tout en s’adressant à des acteurs professionnalisés ? Sans doute la « communauté professionnelle », c’est-à-dire les professionnels et les bénévoles (élus, parrains), n’est-elle pas dans beaucoup de cas suffisamment constituée avec souvent un Conseil d’Administration trop exclusivement composé de politiques et d’institutionnels et son corollaire, l’absence des acteurs économiques…

Il en est de même pour la relation aux entreprises : le premier objectif est moins de concevoir une stratégie d’approche de celles-ci que de mettre en place en amont les conditions d’une coopération à partir desquelles ce ne sera plus l’affaire de deux logiques répondant à des impératifs distincts – profit et intégration – et des temporalités différentes – le temps souvent long de l’apprentissage pour les uns, le rêve de génération spontanée pour les autres – c’est-à-dire une logique partagée. Pour cela, il faut donner des gages, être crédibles, se baser sur le principe de réciprocité, c’est-à-dire que chaque partie tire avantage de la coopération. Outre savoir à qui l’on s’adresse (veille et observation du territoire), que garantissons-nous à nos interlocuteurs du monde économique ? leur parlons-nous de façon compréhensible ? mettons-nous en place les conditions d’un bénéfice pour les jeunes, pour les employeurs et pour la mission locale ? Tout ceci peut se résumer dans une expression que les entreprises connaissent bien : « l’assurance de la qualité ». Le travail avec les entreprises, bien avant la logistique (équipe emploi dédiée, communication ciblée, prospections…), doit en amont et avec les acteurs concernés objectiver les valeurs ajoutées communes et particulières. On change parce qu’on est convaincu, parce qu’on est contraint ou parce qu’on a un intérêt.

– Il me semble que le processus d’acculturation dont j’ai parlé a abouti et que la relation à l’entreprise est désormais débarrassée des scories de l’antinomie entre social et économique. La conviction est donc là.

– La contrainte est exprimée par les jeunes pour lesquels l’entreprise est l’ordinaire voie d’accès à l’indépendance économique.

– Reste l’intérêt : pour la mission locale, on le discerne sans difficulté (parvenir à l’objectif opérationnel d’insertion et à celui finalisé d’intégration) ; pour l’entreprise, quelles sont les valeurs ajoutées non seulement de recruter des jeunes mais de les embaucher dans des conditions qui n’en font pas des variables d’ajustement ? Il y a là un vrai travail pédagogique, « civiliser les entreprises ».

La veille, dont il faut rappeler qu’elle est une compétence exigible dès conseiller de niveau 1, est généralement insuffisante ou, du moins, devrait être bien plus développée puisqu’elle permet, outre une connaissance du monde économique, de placer la mission locale dans une économie des besoins et non dans une économie de l’offre. Par ailleurs, la veille permet de construire à côté de la polyvalence, qui répond au principe-pivot des missions locales d’approche globale et de multidimensionnalité, des expertises et d’éviter ainsi que le bon à tout déverse vers le bon à rien. Enfin la production de la veille est double : devenir l’observatoire territorial des jeunesses et, comme on ne veille pas pour veiller mais pour concevoir, répondre au « devoir d’innovation » tel qu’il est explicité dans la Charte de 1990. Par la veille se conquièrent donc une légitimité et une cohérence d’action avec les « fondamentaux »

Tout ceci préfigure des lignes d’ « emplois-repères » qui bougent avec, en particulier, de réelles expertises effectives ou à constituer. Certaines sont des expertises « points de passage obligé », traditionnelles pourrait-on dire en mission locale : santé, logement, etc. D’autres sont « stratégiques » : une mission locale sans expert ni expertise sur la formation professionnelle tout au long de la vie ou sur l’égalité des chances et la lutte contre les discriminations serait un peu sur le quai d’une gare à regarder le train passer. D’autres enfin sont émergentes, la recherche-action avec une quarantaine de missions locales sur le micro-crédit personnel l’illustrant.

Mon hypothèse – et aussi mon espoir –  est que ces expertises vont se généraliser en mission locale. Elles signifient une division du travail mais, pour que celle-ci n’aboutisse pas à une juxtaposition d’experts aussi pointus qu’incommunicants, les missions locales doivent aller vers une « organisation apprenante », vers une intelligence partagée, vers une pratique fondée sur la Recherche et Développement – dont on ne voit pas pourquoi elle serait ordinaire chez Danone pour déterminer s’il vaut mieux des mirabelles ou des pruneaux dans les yaourts ou chez l’Oréal pour une crème astringente alors qu’elle serait accessoire concernant l’avenir de la jeunesse -, vers une structure matricielle avec de la communication verticale et horizontale, vers une gouvernance plus démocratique, vers une participation systématique des jeunes dans le cadre de « comités consultatifs d’usagers », etc. Tout ceci est en route. Tout ceci, si les missions locales et leurs instances s’en saisissent, préfigure la mission locale du 3ème type… peut-être à exprimer dans un « Protocole 2010 » ou, mieux, dans une « Charte 2010 ».

C’est manifeste et c’est heureux. »

commentaires
  1. Joachim dit :

    A la bonne heure, the show must go on et que ce blog ou son petit frère à venir puisse continuer, car on a besoin de tels espaces pour partager, prendre le temps de la réflexion ou confronter des idées.

    Philippe, je te propose de me communiquer ton adresse courriel pour que je puisse te ‘soumettre’, non pas dans le sens de la soumission passive mais plutôt dans le respect de l’esprit de cet espace que tu animes, mes billets.

    Ma contribution n’est pas opposée à l’animation du blog embauche.canalblog, car la première est plutôt centrée sur les professionnels que nous essayons d’être, le second s’adresse aux véritables acteurs : les jeunes avec pour idée centrale de les inviter à s’investir de façon autonome dans leur parcours, mais aussi aux chefs d’entreprises, car l’embauche se fait à deux.

    A mon tour, j’invite les bloggeuses et bloggeurs à me rejoindre dans l’animation d’embauche.canalblog, avec la possibilité de poster directement leurs billets à destination de ces deux acteurs, jeunes et entreprises.

    • Docinsert dit :

      [A la bonne heure, the show must go on et que ce blog ou son petit frère à venir puisse continuer, car on a besoin de tels espaces pour partager, prendre le temps de la réflexion ou confronter des idées.]

      « – C’est une révolte ? – Non, Sire, c’est une R-E-V-O-L-U-T-I-O-N !. « …

  2. Labbe Claude dit :

    Je vais décevoir. Il m’est absolument impossible d’apporter ma contribution à ce blog. J’ai envie de dire : ce n’est pas très grave. Ni pour moi, ni pour lui. En même temps, j’ai envie de dire : dommage ! A vrai dire, il y a sans doute 2 types de blog : les érudits-didactiques et les simples curieux-questionneurs. La forme du blog, avec ce qu’elle sous-tend (ou ce qu’elle attend), c’est à dire la multiplicité (quantitative et qualitative) des correspondances, une contraction du temps, est-elle compatible avec la 1ère forme ? Je n’en suis pas certain. La 1ère forme me parait « condamner » à rester dans une confidentialité d’averti, et s’exclure d’une curiosité d’amateur. Le blog est une forme de correspondance de notre temps ; et donc il ne faut pas en négliger l’aspect – forcément – superficiel ! Hélas ?

  3. rbeaune dit :

    Si je parlais de météo la semaine dernière (à titre d’infos pas terrible aujourd’hui) c’est pour deux raisons : que ce soit à la radio ou à la télé, c’est l’information la plus diffusée et la plus écoutée… Viennent ensuite les marchés financiers et la circulation routière… Je ne parlerai pas de la nécessité aussi de parler de quelqu’un ou pour certains de faire l’actualité pour exister… Donc, il est essentiel qu’ine information spécialisée existe permettant par la réaction des lecteurs d’en faire un outil de communication. Certes tout le monde ne réagit pas… mais comme on est sur un média « froid », faire l’effort de se connecter et de lire les contributions participe déjà à la création d’une intelligence collective… Donc il est essentiel que cette forme de blog subsiste avec un comité de contributeurs pour l’alimenter car la charge -je suppose- doit être lourde… Je veux bien en être, sous une forme qui me correspond : pas expert, mais un tant soit peu provocateur…
    La seconde raison est que la lumière devrait aussi revenir rapidement sur Docinsert…
    Communication et veille sont deux soleils pour éclairer notre action quatidienne au service des jeunes, sans renier les bases, sans céder aux modes -qui, on le sait, sont éphémères-, mais en cherchant toujours à mieux remplir notre mission.

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