Du flou de l’approche globale, suite et échanges.

Publié: mars 4, 2009 dans Insertion/missions locales

De Jean-Christophe : c’est l’approche globale qui est floue…

« C’est peut-être l’approche globale qui est floue. C’était une idée militante possible dans les 80’s, dans la période d’expérimentation des missions locales. Cependant elle est moins vraie aujourd’hui : les conseillers ont parfois 150 jeunes à suivre avec parfois une gestion sur le flux et des rendez-vous qui s’enchaînent. Moins de temps est consacré au logement, à la santé, aux loisirs, l’insertion professionnelle et la gestion des CIVIS sont la priorité des missions locales.  Ce « CIVIS » : contrat d’insertion dans le vie sociale n’a de social que le « S » (tout comme le « S » de CISP). C’est contrat d’engagement symbolique entre les conseillers et jeunes  servant de base à un projet professionnel en plusieurs étapes ; pour le logement ou les transports, il faut monter un dossier FIPJ s’inscrivant dans un projet personnel.

Dans le côté insertion sociale, il y a l’idée du travail d’une assistante sociale, ce que ne revendique pas les conseillers. Il serait intéressant de demander aux conseillers ce qu’est l’insertion sociale pour eux et combien de temps ils s’y consacrent. Bien sûr, les conseillers sont à l’écoute et ont de l’empathie ainsi que de la sollicitude.

L’action des missions locales n’est plus aussi innovante qu’à sa naissance. Elles sont redevenues juste un intermédiaire du marché du travail (secondaire) servant à fluidifier des stocks de jeunes.

Une vraie innovation serait de réinvestir ce champ de l’insertion sociale et de l’animation territoriale avec des actions partenariales. Avec la crise, le marché du travail, même secondaire, est bloqué pour des jeunes sans qualification : autant se reconcentrer plus amplement sur des actions plus sociales et militantes pour retrouver cet esprit associatif (et se démarquer des opérateurs privés), au lieu d’occuper des jeunes sans réellement les insérer. »

De Frank : le conseiller comme guichet unique…

« Lorsque Bertrand Schwartz parlait de guichet unique dans son rapport, ne définissait-il pas les contours des Missions Locales ? Et par extension, un conseiller en Mission Locale n’est-il pas en quelque sorte un guichet unique puisque son coeur de métier est l’approche globale ? »

P.L. Le conseiller – guichet unique ? On frôle l’instrumentalisation, non ? Avec les TIC, à quand le conseiller virtuel ? « Vous avez un problème d’insertion ? Deux choix : oui ou non. Cliquez sur la case correspondante. » Clic. « Error system. Veuillez recommencer… »

De Teddy : un rapport « pas has been »…

« Je suis d’accord avec toi Frank, le rapport Schwartz n’est pas has been… il est encore d’actualité, aujourd’hui encore plus avec l’augmentation du chômage, les jeunes qui sortent du système scolaire sans qualification et sans diplômes. »

P.L. Le Rapport Schwartz toujours d’actualité ? D’où l’intérêt de sa réédition en 2007. Ceci étant, le liminaire de Bertrand Schwartz avertit dans ses dernières phrases : « Dans ce travail auquel je vous appelle, ne cherchez pas des modèles ou des recettes mais intéressez-vous à la manière dont les jeunes de 2007 {c’est valable également pour ceux de 2008, 2009, 2010, etc.} regardent l’avenir et écoutez-les… car c’est là que sera demain. »

 

commentaires
  1. jean-christophe dit :

    Bonjour,

    je voudrais que m’on explique qu’est ce que l’insertion sociale en mission locale ?

    Je crois que l’insertion sociale est floue

    Le rapport Schwartz reste une référence des 80’s. Combien de conseillers en mission locale connaissent les grands axes ou ont lu ce rapport ?

    en quoi le travail de suivi des jeunes par un conseiller mission locale va être différent d’un coach d’opérateur privée (ingeus, C3 consultants) mettant en place le contrat d’autonomie (à part le nombre de jeunes et la marchandisation avec la prime au rendement ?

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